Montréal, le 15 avril 2010 — Le 26 mars 2010, le Ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, l’honorable James Moore, annonçait les lignes directrices du Fonds des médias du Canada qui mettra une emphase accrue sur la diffusion des contenus sur les médias numériques interactifs.
À l’issue de la réunion de son Conseil d’administration, le 9 avril 2010, l’Observatoire du documentaire craint que certaines lignes directrices émises pour l’année 2010 aient un impact restrictif sur la production de documentaires canadiens. Nathalie Barton, présidente de l’Observatoire du documentaire, estime que «l’exigence du Fonds canadien des médias que 50% des sommes attribuées aux télédiffuseurs soient consacrés à des projets comportant des contenus numériques interactifs, de même que la réduction des fonds affectant Radio-Canada en 2010, auront nécessairement pour effet de diminuer le nombre de films unitaires produits, créant de fait, une inquiétante situation de vulnérabilité pour cette catégorie de productions pourtant essentielles à la vitalité du documentaire.»
En effet, les membres de l’Observatoire du documentaire, qui regroupe les forces vives de l’industrie du documentaire à travers le Canada, s’inquiètent de l’obligation qu’auront les diffuseurs de devoir investir 50% de leur enveloppe dans des projets comportant du contenu à valeur ajoutée pour une composante web ou mobile. Les ressources disponibles demeurant globalement les mêmes, les diffuseurs n’auront d’autres choix que de réduire leur contribution au financement de chaque production de documentaire puisqu’une part significative des ressources qui leurs sont destinées devra être orientée à de nouvelles applications.
Par ailleurs, l’enveloppe réduite accordée à la Société Radio-Canada par le Fonds des médias du Canada pour l’année en cours aura forcément pour conséquence de réduire le nombre de documentaires unitaires produits par le télédiffuseur public. Rappelons que la SRC attribuait traditionnellement ses ressources à la production de documentaires unitaires qui requièrent généralement des ressources proportionnellement plus importantes que les productions sérielles.
Plusieurs membres de l’Observatoire ont également exprimé leur inquiétude au sujet de la marge de manœuvre de 50% accordée aux diffuseurs, puisque certains d’entre eux pourraient affecter à d’autres genres des montants prévus pour le financement des documentaires.
Enfin, soulignons que l’Observatoire examinera attentivement les résultats du nouveau programme sélectif accordé aux documentaires d’opinion de langue anglaise, compte tenu de la décroissance du déclenchement de documentaires par les diffuseurs au Canada anglais. Pour mieux soutenir la production des documentaires de langue française, les membres de l’Observatoire souhaitent que le FMC adopte l’an prochain un mécanisme non sélectif dans le cadre de l’enveloppe de rendement des diffuseurs, et propose au FMC une concertation à ce sujet.
L’Observatoire du documentaire a participé activement aux consultations qui auront servi à définir le cadre directeur du Fonds des médias du Canada. «Nous entendons rester vigilants et poursuivre les interventions afin de nous assurer de la survie du documentaire au sien de notre paysage télévisuel» a conclu Nathalie Barton.
Informations: Nathalie Barton, 514-284-0441 x 201