Décès du cinéaste Magnus Isacsson

À la veille de sa mort, Magnus a regardé un documentaire, et pas n’importe lequel, «Bouton», qui raconte les dernières années d’une très attachante marionnettiste atteinte d’un cancer. Magnus était de cette trempe, à profiter de la vie jusqu’aux tout derniers instants. Il aura vécu sa maladie et sa mort avec la conscience et le courage avec lesquels il a mené sa carrière de cinéaste engagé. Il a continué de travailler jusqu’à son dernier souffle, à finaliser un film qui sortira cet automne et à continuer d’élaborer des projets, certains qu’il a légués à des collègues en leur faisant promettre de les terminer à sa place. L’urgence de dénoncer l’injustice et de témoigner de la solidarité ne l’auront jamais quitté.

L’heure est aux hommages bien mérités, mais il est difficile de ne pas penser aux difficultés qu’il a rencontrées pour financer plusieurs de ses derniers films, dont certains ont dû être produits à compte d’auteur. Il connaissait bien, pour l’avoir vécue de près, la situation précaire des documentaristes; et il aura toujours été sur la ligne de front pour défendre la production et la diffusion de ce genre cinématographique qui lui tenait à cœur.

À l’Observatoire du Documentaire, il a joué un rôle important par son implication et ses initiatives, il continuera longtemps d’être une source d’inspiration pour tous.

— Carmen Garcia, Présidente